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Portrait – Clémentine et Louise

1er février 2022 - La semaine passée, à La Ferme, nous avons accueilli une formation AES organisée par le Centre de formation de L'Arche en France. Ignorant ce que c’était, une « formation AES » (je sais depuis que AES = Accompagnant Educatif et Social), et toujours curieux de rencontrer les visiteurs de La Ferme, j’avais quelques questions à poser. Deux des stagiaires ont accepté d’y répondre.

Clémentine et Louise arrivent à la bibliothèque pour l’échange. Elles ont la complicité des vieilles copines, alors qu’elles ne se sont rencontrées que cinq jours plus tôt. J’ai comme l’impression que la mayonnaise a bien pris dans ce groupe, et c’est heureux : les assistants qui le composent sont partis pour un an et demi de formation ensemble, à raison d’une semaine par mois.

Louise et Clémentine se sont portées volontaires pour témoigner et, comme un curieux hasard, elles me donnent, à deux, un bel aperçu des assistants de L’Arche aujourd’hui : l’une a les cheveux rouges comme son pantalon, et me regarde bien en face, l’autre a la voix chaude et un peu cassée des femmes qui ont du caractère. L’une est à L'arche en Anjou / La Rebellerie, et elle a 22 ans. L’autre en a 35, et son engagement, depuis un an et demi, à L'Arche en Pays Comtois est une deuxième vie, après des années d’expérience dans la restauration. L’une, chrétienne, est arrivée à L’Arche attirée, entre autres, par l’ancrage catholique de l’association. L’autre, athée, a plutôt été rebutée de prime abord par l’aspect religieux. Toutes deux se rejoignent pour admettre que la spiritualité à L’Arche aujourd’hui, c’est un sujet, voire une question. Comment vivre le changement de société, et sa déchristianisation, auxquels L’Arche n’échappe pas ? Comment accompagner une personne accueillie à la messe, quand soi-même on se sent extérieur à cette spiritualité ?

On a dépassé l’horaire fixé pour la fin de l’entretien, mais les deux jeunes femmes continuent de tchatcher, et je ne les décourage pas, au contraire. Elles la trouvent formidable - elles ont sans doute utilisé un adjectif un peu plus moderne, à vrai dire – et vraiment importante, cette formation AES qui leur permet de porter un regard professionnel sur ce qu’elles vivent au quotidien, de prendre du recul, d’avoir des clés de compréhension. Elles sont à l’unisson pour me chanter les louanges de l’intervention de Fabien, de L'Arche à Trosly voisine, intervention sur le sujet de la sociologie.

Dans l’ensemble, « ça remue » et « on va au fond de soi-même » au cours de cette première semaine. Bravo, mesdames ! Et puis, après une petite séance photo, elles repartent comme elles sont arrivées, sans traîner : ce soir-là, dernière soirée de la semaine, c’est soirée burger, à Compiègne, pour tout le groupe. Se former, ça remue, et ça creuse aussi, manifestement.